mardi 21 février 2012

Manifestation contre la profanation de corans en Afghanistan


Manifestation contre la profanation de corans en Afghanistan

Créé le 21-02-2012 à 10h15 - Mis à jour à 13h30      Réagir

 
 Share0
Plus de 2.000 Afghans ont manifesté mardi aux abords de la grande base américaine de Bagram contre la "profanation" d'exemplaires du Coran et d'autres emblèmes de l'islam par des soldats étrangers stationnés en Afghanistan. /Photo prise le 21 février 2012/REUTERS/Mohammad Ismail
(c) Reuters
Plus de 2.000 Afghans ont manifesté mardi aux abords de la grande base américaine de Bagram contre la "profanation" d'exemplaires du Coran et d'autres emblèmes de l'islam par des soldats étrangers stationnés en Afghanistan. /Photo prise le 21 février 2012/REUTERS/Mohammad Ismail (c) Reuters
BAGRAM, Afghanistan (Reuters) - Environ 2.000 Afghans ont manifesté mardi aux abords de la grande base américaine de Bagram contre la "profanation" d'exemplaires du Coran par des soldats étrangers stationnés en Afghanistan.
Le général John Allen, qui dirige la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf), a tenté de calmer le jeu en présentant ses "excuses sincères" pour ces actes, afin d'éviter qu'une vague de colère ne se propage à travers le pays.
"Lorsque nous avons eu connaissance de ces actes, nous sommes aussitôt intervenus et les avons fait cesser", a-t-il dit, en assurant qu'"Il n'y avait pas eu là de mauvaise intention".
La base aérienne de Bagram est située à une heure de route au nord de la capitale Kaboul. Des hélicoptères américains ont tiré des fusées éclairantes pour tenter de disperser le rassemblement, devant les portes de la base.
Les manifestants scandaient des slogans anti-étrangers et lançaient des pierres.
"Nous, les Afghans, nous ne voulons pas de ces chrétiens et infidèles, ce sont les ennemis de notre patrie, de notre honneur et de notre Coran", a déclaré un manifestant. "J'appelle tous les musulmans à se sacrifier pour faire partir ces troupes de notre territoire", a-t-il ajouté.
La base de Bagram comprend une prison où sont détenus des Afghans sous la garde de militaires américains. Ce centre de détention nourrit le ressentiment de la population afghane en raison des informations faisant état de tortures et autres mauvais traitement infligés à des taliban.
Selon Roshna Khalid, porte-parole du gouverneur de la province où est située Bagram, des exemplaires du Coran ont été brûlés à l'intérieur de la base.
En avril dernier, des manifestations s'étaient déroulées pendant trois jours en Afghanistan contre un pasteur américain qui avait brûlé intentionnellement un coran en Floride.
Onze personnes, dont sept employés étrangers de l'Onu, avaient été tuées quand des manifestants avaient envahi un complexe des Nations unies à Mazar-i-Sharif, dans le nord de l'Afghanistan. Lors d'une autre émeute survenue à Kandahar, la grande ville du Sud, neuf personnes avaient péri et plus de 80 autres avaient été blessées.
Samar Zwak, Eric Faye pour le service français, édité par Gilles Trequesser

Nicolas Sarkozy promet de "tout faire" pour sauver Florange


Nicolas Sarkozy promet de "tout faire" pour sauver Florange

Nicolas Sarkozy a assuré mardi qu'il se penchait sur le sort de l'usine sidérurgique d'ArcelorMittal à Florange (Moselle), où les hauts-fourneaux sont actuellement à l'arrêt et dont les salariés disent craindre une fermeture définitive.
Environ 200 sidérurgistes ont envahi lundi matin les locaux de la direction à Florange, avec l'intention de s'y maintenir tant que l'entreprise, qui tourne au ralenti, n'aura pas annoncé le redémarrage des deux hauts-fourneaux..
En marge d'un déplacement sur un site d'Alstom en Charente-Maritime, le chef de l'Etat a assuré avoir parlé au téléphone avec la direction et a dit se pencher sur le dossier.
"Entre ce matin et ici, j'ai eu les dirigeants d'ArcelorMittal pour parler de Florange, on aura l'occasion d'en reparler. Moi je ne veux pas que Florange meure. Alors bien sûr il y a la crise et il y a moins de demande d'acier, mais je pense en cette année 2012 qu'on fera tout pour que Florange rouvre", a-t-il dit.
Les salariés du site lorrain se sont montrés dubitatifs vis-à-vis de cette annonce.
"Ce sont des paroles, encore des paroles. On veut bien qu'il revienne sur le sujet, mais avec des éléments concrets", a dit à Reuters Frédéric Weber, de la CFDT, au nom de l'intersyndicale.
Nicolas Sarkozy avait promis en 2008 d'empêcher, au besoin par l'injection de fonds publics, la fermeture d'une partie de l'activité d'un autre site de la même société à Gandrange (Moselle), mais cette promesse n'a pas été tenue et les installations ont bien été fermées.
Les adversaires du candidat UMP en ont fait un symbole de ce qu'ils voient comme les échecs du président et les sidérurgistes locaux ont même érigé à Gandrange un monument commémorant cet événement.
Les syndicalistes poursuivaient mardi l'occupation du bâtiment de la direction à Florange et envisagent d'autres actions d'ici jeudi et un comité central d'entreprise à Paris.

DSK en garde-à-vue, flash-back sur l'affaire du Carlton


DSK en garde-à-vue, flash-back sur l'affaire du Carlton

Par , publié le 21/02/2012 à 15:36, mis à jour à 15:43
DSK en garde-à-vue, flash-back sur l'affaire du Carlton
DSK a été placé sous le régime de la garde à vue pour complicité de proxénétisme et recel d'abus de biens sociaux.
afp.com/Stan Honda

L'ancien directeur du FMI voulait être auditionné dans l'affaire de proxénétisme au Carlton de Lille depuis plusieurs mois. C'est aujourd'hui chose faite: il est en garde-à-vue depuis ce matin. Retour sur cette affaire en six liens. 

Que risque DSK?
Après plusieurs mois de vaines demandes, les juges lillois ont convoqué DSK ce mardi pour entendre sa version des faits dans l'affaire du Carlton de Lille. Il est entendu sous le régime de la garde à vue pour complicité de proxénétisme et recel d'abus de biens sociaux. Son audition devra notamment déterminer si l'ancien directeur du FMI savait que les femmes qui participaient à ces parties fines étaient des prostituées, et s'il se doutait de la provenance de l'argent qui servait à les financer. 
Les protagonistes de l'affaire
L'audition de l'ancien directeur du FMI est la dernière étape d'une procédure judiciaire commencée mi-octobre. Au fil de l'enquête, les têtes de nombreux notables de la région - chefs d'entreprise, haut gradé dans la police et hommes politiques - ont été entendus. Les mises en examen pour "proxénétisme en bande organisée", "escroquerie" et "abus de confiance" ont été légions.  
Les filles du Carlton
Des "escorts", et pas des prostituées... C'est comme cela que les protagonistes du scandale du Carlton présentent les jeunes femmes dont DSK a eu les faveurs. Portrait de ces hôtesses qui voyageaient de Paris à Washington, au gré des caprices du sexe et de la politique.  
[Lire notre enquête: Les envoyées spéciales du Carlton] 
La double vie de DSK
L'affaire du Sofitel, les accusations de Banon ou les soupçons dans l'affaire du Carlton ont mis au grand jour les relations de DSK avec les femmes. L'ancien directeur du FMI s'arrangeait pour faire coincider obligations publiques et parties fines. 
La récupération politique
Quel est l'impact de l'audition de DSK sur la campagne présidentielle? D'un côté, la gauche se défend d'avoir protégé son ancien homme providentiel, que tout le monde savait coureur de jupons, de l'autre la droite essaye d'instrumentaliser l'affaire.  
Taubman et la théorie du complot
Selon le biographe Michel Taubman, l'ancien directeur du FMI ignorait qu'il avait à faire à des prostituées. Dans son livre, Affaires DSK, la contre-enquête, il cite l'ancizen patron du FMI. "Dans la presse, on associe mon nom à la prostitution. C'est insupportable. J'ai participé à des soirées libertines, c'est vrai. Mais d'habitude, les participantes à ces soirées ne sont pas des prostituées". Selon lui, l'ancien ministre a été piégé que ce soit dans l'affaire du Sofitel, l'affaire Banon ou celle du Carlton. Malgré ce soutien sans faille, DSK s'est désolidarisé de ces propos soutenant que certains passages étaient inexacts.  

Qui va payer pour la Grèce?


Qui va payer pour la Grèce?

 Par Emilie Lévêque publié le 21/02/2012 à 15:16

Le plan adopté cette nuit s'élève à 237 milliards. Les pays de la zone euro ainsi et les banques seront les premiers contributeurs. L'addition sera aussi très lourde pour les Grecs.

le directeur du FESF Klaus Regling, la directrice du FMI Christine Lagarde, le président de l'Eurogroup Jean-ClaudeJuncker, et le commissaire européen aux affaires économiques Oli Rehn ont donné leur feu vert, lundi 20 février au soir, au nouveau plan de sauvetage de la Grèce.
le directeur du FESF Klaus Regling, la directrice du FMI Christine Lagarde, le président de l'Eurogroup Jean-ClaudeJuncker, et le commissaire européen aux affaires économiques Oli Rehn ont donné leur feu vert, lundi 20 février au soir, au nouveau plan de sauvetage de la Grèce.
REUTERS/Yves Herman
237 milliards d'euros. C'est le montant du nouveau plan de sauvetage pour la Grèce voté hier soir dans la douleur par les pays de la zone euro. Un montant record, qui s'ajoute au premier plan de sauvetage de 110 milliards voté en mai 2010. Qui va payer l'addition?
L'Europe: 117 milliards d'euros
Les pays membres de la zone euro seront une nouvelle fois les principaux contributeurs de l'aide à la Grèce, à hauteur de 117 milliards d'euros. Contrairement au premier plan, constitué de prêts bilatéraux, cette aide se fera via le Fonds européen de stabilité financière (FESF), qui lève de l'argent sur les marchés grâce à la garantie des Etats de la zone euro. Calculée en fonction de la quote-part au capital de la BCE. L'Allemagne, premier contributeur au FESF, apportera environ 30 milliards d'euros de garantie, après 22,4 milliards d'euros au premier plan de sauvetage. La garantie française devrait s'élever à 24 milliards d'euros, après 16,8 milliards de prêts dans le cadre du premier plan. Concrètement: ces sommes seront intégrées dans le calcul comptable de la dette publique, mais elles ne seront pas déboursées à proprement parler, puisqu'il s'agit de garanties, elles ne pèseront donc pas sur le déficit. Sauf su la Grèce fait défaut et que les garants soient alors contraints de rembourser pour elle.
Le FMI: 13 milliards d'euros?
Le Fonds monétaire international décidera du niveau de sa participation au nouveau plan de sauvetage de la Grèce au cours de la deuxième semaine de mars, lors de la prochaine réunion de son conseil d'administration, a indiqué mardi matin sa directrice générale, Christine Lagarde. Le FMI avait participé à hauteur d'un tiers au précédent programme d'aide à la Grèce, soit 30 milliards d'euros sur 110 milliards. Cette fois-ci, sa contribution sera beaucoup plus limitée, en raison de la participation depuis du fonds au sauvetage financier de l'Irlande et du Portugal en 2011, et des critiques survenues aux Etats-Unis, premier contributeur du FMI. Selon le Wall Street Journal, la contribution du FMI au nouveau plan d'aide sera limitée à 13 milliards d'euros, soit 10% des aides publiques totales.
Les créanciers privés: 107 milliards d'euros
L'accord négocié entre la Grèce et ses créanciers privés (banques, assurances), qui détiennent 210 milliards de titres grecs, prévoit une décote de 53,5% de la valeur initiale des obligations, ce qui correspond à l'effacement de 107 milliards de dette. Les pertes réelles dans leurs comptes pour les créanciers privés seront supérieures à 70%. Dans le détail, pour chaque obligation, les créanciers recevront des nouveaux titres grecs pour 31,5% de la valeur initiale, des titres à court terme émis par le Fonds européen de stabilité (FESF) pour 15% et le solde. Les nouveaux titres grecs seront de plusieurs maturités, de 11 à 30 ans, et prévoiront des taux d'intérêt évolutifs avec le temps. En moyenne, le taux proposé sera de 3,65%. Les créanciers privés se verront également proposer des titres supplémentaires dont le rendement sera indexé sur la croissance de la Grèce, ce qui leur offrira un surcroît de revenus si l'économie grecque se redresse plus rapidement que prévu.
La BCE: 10 à 13 milliards?
La Banque centrale européenne va mettre au pot de la restructuration les quelque 45 à 50 milliards d'obligations grecques qu'elle a acquis sur le marché secondaire depuis 2010. Des rachats effectués à prix cassé - à 70 ou 80% de leur valeur - qui lui permettent d'envisager une plus-value en cas d'échange. La manne potentielle totale est évaluée suivant les sources entre 10 et 13 milliards d'euros. Reste à finaliser techniquement et juridiquement ce transfert. Pas évident quand on sait que la BCE n'a pas le droit de financer directement les Etats. Les gouvernements des banques centrales des 17 pays membres de la zone euro qui détiennent des créances grecques se sont donc engagés à reverser à la Grèce les plus values qui pourraient être générées d'ici 2020. Une contribution qui baisserait le taux d'endettement de la Grèce de 1,8% à l'horizon 2020 et réduirait le besoin de financement du pays 1,8 milliard d'euros.
Les Grecs: encore l'austérité
Grâce à ce plan de soutien, la Grèce devrait être en mesure de faire face à une échéance de remboursement de 14,5 milliards d'euros qui tombe le 20 mars et ainsi d'éviter le défaut de paiement. Mais la contrepartie est une quasi mise sous tutelle du pays. Athènes sera désormais l'objet d'une surveillance renforcée de la part de ses créanciers. La "Task Force", montée pour conseiller la Grèce sur la mise en place des réformes, va être dotée d'un pouvoir de contrôle "sur l'application du programme économique" et devra assurer une présence "permanente" en Grèce. Au final, l'ensemble des mesures devraient permettre à la Grèce de ramener sa dette à 120,5% de son PIB en 2020. D'ici là, c'est bien encore l'austérité qui se profile pour les Grecs, avec le nouveau plan d'économies de 3,3 milliards d'euros que le gouvernement vient d'adopter. Depuis deux ans, sept 7 plans de rigueur ont été annoncés aux Grecs qui entament en 2012 leur quatrième année de récession.

Les Yéménites élisent leur nouveau président malgré les violences


Les Yéménites élisent leur nouveau président malgré les violences
Les Yéménites votent en nombre mardi 21 février pour l'élection présidentielle marquant l'aboutissement de leur soulèvement populaire.
Plus de 12 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes pour ce scrutin rendu possible par un a...
(AP Photo/Hani Mohammed)

Plus de 12 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes pour ce scrutin rendu possible par un accord permettant à Ali Saleh de quitter le pouvoir en échange d'une immunité pour lui et pour les siens.

Les régions autonomistes du sud ont cependant connu des violences qui ont fait quatre morts et une partie des habitants du nord boycotte le scrutin.
Avec cet article
Avant même l'ouverture des bureaux de vote à Sanaa à 8 heures locales, des files séparées d'électeurs, hommes et femmes, se sont formées, même si le scrutin est purement symbolique puisque le vice-président Abd Rabbo Mansour Hadi est le seul candidat.
« Ce jour marque la chute véritable de Ali Abdallah Saleh » qui a gouverné le Yémen pendant 33 ans, estime Abdallah Ahmad Ali, 25 ans. « C'est une victoire pour les jeunes Yéménites », ajoute cet étudiant alors que les électeurs se bousculent devant le bureau de vote proche de l'Université de Sanaa, à proximité du campement installé depuis un an par les contestataires réclamant le départ d'Ali Abdalla Saleh.
« Nous avons été surpris par une grande affluence de femmes », affirme la directrice du bureau de vote consacré aux femmes, Abir al-Afifi. En votant dans ce même bureau, Tawakkol Karman, prix Nobel de la Paix, a affirmé que c'était « un jour de fête pour les Yéménites car c'est celui du départ de Saleh et de la fin du despotisme et de l'oppression ».

«UN NOUVEAU CHAPITRE» POUR LE PAYS

Le futur président a pour sa part affirmé que son élection ouvrait « un nouveau chapitre » pour le pays. Abd Rabbo Mansour Hadi a voté sous les applaudissements à Sanaa, au milieu d'un important dispositif de sécurité de crainte d'un attentat, selon son entourage.
L'affluence est également forte dans d'autres villes, notamment Taëz, au sud-est de Sanaa, qui a été à la pointe du mouvement de contestation contre le président sortant. Plus de 12 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes pour ce scrutin rendu possible par un accord permettant à Ali Saleh de quitter le pouvoir en échange d'une immunité pour lui et pour les siens. Un accord qui fait du Yémen le premier pays arabe où un soulèvement aboutit à une solution négociée.
Le Yémen offre cependant le jour du vote l'image d'un pays divisé, quatre personnes ayant été tuées dans des violences électorales dans le Sud, où le Mouvement sudiste qui réclame l'autonomie a appelé au boycott du scrutin. L'aile radicale de ce mouvement, souhaitant que le Yémen du Sud redevienne le pays indépendant qu'il était avant sa fusion avec le Nord en 1990, a proclamé mardi 21 février journée de « désobéissance civile » tout en affirmant ne pas recourir à la violence.

Afghanistan : des soldats américains accusés d'avoir brûlé le Coran


Afghanistan : des soldats américains accusés d'avoir brûlé le Coran

le 21 février 2012 à 13h56 , mis à jour le 21 février 2012 à 14h37
Des milliers d'Afghans se sont rassemblés mardi devant la principale base américaine en Afghanistan, accusant des soldats de l'Isaf d'avoir brûlé des exemplaires du Coran. Le général Allen a dû présenter des excuses, sans pour autant confirmer les faits, et a promis une enquête.
Contrairement à ce qui avait pu se passer lors d'autres crises avec la population afghane, l'Isaf, la force internationale de l'Otan en Afghanistan, a voulu d'emblée jouer la transparence. Et son commandant en chef, le général américain John Allen, a présenté mardi ses "excuses" au "noble peuple d'Afghanistan". Il avait sans doute été fortement incité à cette attitude de contrition par la présence de milliers d'Afghans en train de manifester violemment devant la plus grande base militaire américaine du pays, près de Kaboul, accusant les troupes étrangères d'avoir brûlé des exemplaires du Coran.
Un tel autodafé a-t-il bien eu lieu ? Sur ce point, le général Allen n'a pas été catégorique. Il a évoqué simplement des "informations" indiquant que "des soldats de la base de Bagram se sont débarrassés de manière inconvenante dans la nuit d'un nombre important de documents islamiques, dont des Corans". Ces informations, il ne les a toutefois pas confirmées, se contentant d'indiquer qu'une enquête avait été ouverte. Reste que la rumeur a paru suffisamment crédible pour soulever les foules. Il est vrai que des profanations du livre saint de l'islam, ou des actes considérés comme blasphématoires par les musulmans et commis par des soldats étrangers, voire même des actes tout simplement criminels envers la population afghane, surviennent périodiquement en Afghanistan et déclenchent régulièrement des manifestations violentes.
"Nous enquêtons de manière approfondie"
Dans le cas présent, les témoignages évoquant des exemplaires brûlés du Coran sont corroborés par la police afghane et les autorités locales. Aussi, pendant que des hélicoptères américains tiraient des fusées éclairantes pour tenter de disperser le rassemblement hostile massé devant les portes de la base de Bagram, le général Allen a-t-il plaidé la bonne foi. "Nous enquêtons de manière approfondie sur cet incident et nous prenons les mesures nécessaires pour nous assurer que cela n'arrive plus jamais. Je vous assure... je vous promets... que cet acte n'était PAS du tout intentionnel", pouvait-on lire dans son communiqué.
Début janvier, une vidéo de quatre marines américains urinant sur des cadavres de talibans présumés a été mise en ligne, provoquant une polémique énorme, finalement non suivie d'effets, aucune manifestation ne s'étant tenue à Kaboul ni ailleurs en Afghanistan. Quelques jours plus tard, un militaire afghan ayant tué 4 soldats français et blessé 15 autres, qui l'entraînaient, a toutefois justifié son acte par le visionnage de cette vidéo. Une autre vidéo, montrant des soldats anglais demandant à des enfants afghans de leur toucher le sexe à travers leurs treillis avait également "dégoûté" le gouvernement afghan, sans pourtant provoquer des troubles à l'ordre public. En revanche, en avril dernier, des manifestations s'étaient déroulées pendant trois jours en Afghanistan contre un pasteur américain, Terry Jones, qui avait brûlé intentionnellement un Coran en Floride. Onze personnes, dont sept employés étrangers de l'Onu, avaient été tuées quand des manifestants avaient envahi un complexe des Nations unies à Mazar-i-Sharif, dans le nord de l'Afghanistan. Lors d'une autre émeute survenue à Kandahar, la grande ville du Sud, neuf personnes avaient péri et plus de 80 autres avaient été blessées.

les autres pages d'actualité

les visiteur en live