samedi 24 mars 2012

A Meaux, Marine Le Pen fait campagne sous les huées du Front de gauche



Marine Le Pen sur le marché de Meaux.
Marine Le Pen sur le marché de Meaux. (photo Joel Saget. AFP)
Par CHRISTOPHE FORCARI
Derrière Marine Le Pen, une dizaine de militants du Front de gauche viennent d’entonner la Marseillaise. «Alleluia ! Ils chantent la Marseillaise», rigole la présidente du Front National qui se retourne vers eux, leur fait face et entonne à son tour l’hymne national. Arrivée vers 10 heures du matin sur le marché de Meaux (Seine-et-Marne), la ville dont Jean-François Copé, le secrétaire général de l‘UMP, est le maire, la candidate a dû subir pendant toute sa visite les cris de ces militants qui ne l’ont pas lâché d’une semelle.
«Résistance» s’égosillent les partisans de Jean-Luc Mélenchon, à quelques pas de la présidente du FN, impassible. «Le Front de gauche est incapable de laisser les gens s’exprimer. Ce sont des violents qui refusent de laisser les candidats rencontrer les français», déclare la prétendante à l’Elysée à la nuée de journalistes qui l’accompagne. Pour elle, le parti de Jean-Luc Mélenchon est «anti-démocratique et anti républicain».
Elle fait également part des menaces de mort reçus par son compagnon, Louis Aliot, vice-président du FN et émanant selon elle d’un militant de cette formation. Des cris qui, en tous cas, ne la«perturbent pas». «Il m’en faut un peu plus. Sinon on ne fait pas de politique. Cela montre que la seule candidate anti-système, c’est moi. Il apparaît clairement que les ouvriers sont les lions que le Front de gauche veut transformer en moutons  pour les ramener dans la bergerie de François Hollande».
Elle ne croit pas davantage que le patron du Front de gauche soit le troisième homme de cette campagne, la reléguant à la quatrième place.«Je n’y crois pas une seconde, affirme-t-elle, les instituts de sondage font des coups».
Tout au long de son parcours, depuis les balcons ou les fenêtres, des gens la saluent. Marine Le Pen est certes en campagne mais elle vient également soutenir Marie-christine Arnautu, vice-présidente du FN chargée des questions sociales, très proche de la famille Le Pen et surtout future candidate aux législatives dans cette circonscription.
Aux législatives de 1997, une triangulaire avec le FN avait alors coûté son fauteuil de député à Jean-François Copé. « Continuez ! Ne nous laissez pas tomber », lui lance un vieux monsieur. « Vous êtes très belle et très intelligente. Rendez-nous la parole » , lui déclare une jeune passante.
Rachid, lui, vient carrément se faire prendre en photo avec la candidate frontiste. «On est le Pen, on n’est pas Sarko. Faut pas toucher à la CAF. On est avec vous», lui dit-il. Une vendeuse d’un stand de boulangerie lui dit qu’elle vient de prendre sa carte d’électeurs pour voter pour elle. «Je n’ai jamais voté avant, précise-t-elle. Mais j’en ai tellement marre des politicards qui nous racontent des bobards. On verra si elle fait mieux que les autres. Sinon on sera déçu ».
Plus loin encore, c’est un marchand de vêtements, d’origine marocaine, avec une longue barbe qui veut poser aux côtés de la présidente du FN«pour faire chier le monde. Un barbu, un intégriste avec Marine Le Pen», plaisante-t-il, tout en lui demandant de ne pas faire«d’amalgames». «J’ai été la première à dire à la télé qu’il fallait éviter cela justement», précise Marine Le Pen. La conversation porte bien évidemment sur le drame de Toulouse. «En faisant cela, il a tué des soldats, il a tué la France, il a tué le drapeau français», poursuit le vendeur. «Exactement, acquiesce Marine Le Pen, il a tué le drapeau français».
La candidate à l’Elysée voudrait «faire une grande manifestation contre le fondamentalisme notamment avec nos compatriotes musulmans». Fin de parcours sur le marché. Marine Le Pen veut également remettre la sécurité, thème classique au FN, dans le débat. Pour elle, «le sujet a été évacué de cette campagne. Le PS n’a rien à dire et Nicolas Sarkozy ne veut pas en parler parce que son bilan est catastrophique».

Le Mali toujours plongé dans l'incertitude



Créé le 24-03-2012 à 16h43 - Mis à jour à 16h44      Réagir

Les putshistes tentent de rassurer sur leurs intentions, alors que les troupes loyalistes au président Touré se préparent à une possible contre-attaque.

 
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Un climat d'incertitudes règnent dans les rues de Bamako. Harouna Traore/AP/SIPA
Un climat d'incertitudes règnent dans les rues de Bamako. Harouna Traore/AP/SIPA
SUR LE MÊME SUJET
De plus en plus isolés à l'étranger comme au Mali, les auteurs du putsch contre le président Amadou Toumani Touré tentent, samedi 24 mars, de mettre fin à la dangereuse incertitude régnant dans le pays et de garder le contrôle de la situation face à une possible contre-offensive loyaliste.
Un calme précaire et tendu par endroits régnait à Bamako, où l'activité tournait toujours au ralenti, trois jours après le coup d'Etat. Quelques véhicules militaires sillonnent à vive allure les principales avenues du centre-ville, où banques et stations-service restent fermées, posant un problème croissant de manque de liquidités et de carburants.

Les putschistes contrôlent la télévision publique

Samedi, dans un nouveau et court message diffusé par la télévision publique ORTM qu'ils occupent, les mutins du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l'Etat (CNRDRE) ont appelé "les propriétaires des stations essence à ouvrir" leurs établissements.
"Des mesures sécuritaires ont été prises depuis 04h00 du matin" pour prévenir les pillages, a indiqué un porte-parole, soulignant que le "président" du CNRDRE continuait d'"exprimer son profond regret pour les désagréments subis par les uns et les autres".
L'ORTM restait sous le contrôle des militaires et continuait de diffuser des émissions de musique traditionnelle, en alternance avec les précédents messages des mutins assurant que "tout allait bien" et invitant les Maliens à "vaquer normalement à leurs occupations".

Le président Touré accusé d'incompétence dans la lutte contre Aqmi

Vendredi soir, des informations contradictoires avaient circulé sur la situation à Bamako et le sort du chef de la junte, le capitaine Amadou Sanogo, en lien avec une brève interruption du signal de la télévision publique.
Des soldats du rang dirigés par le capitaine Sanogo ont annoncé jeudi avoir déposé le président Touré, dissous toutes les institutions du pays et suspendu la Constitution, après des affrontements avec des loyalistes autour de la présidence.
Ils ont accusé le président Touré, ainsi que leurs supérieurs hiérarchiques, d'incompétence dans la lutte contre la rébellion touareg et les groupes islamistes, en particulier Al-Qaïda au Maghreb islamiques (Aqmi), qui mènent depuis la mi-janvier une vaste offensive dans le nord-est du pays.
Les mutins du CNRDRE, dont la plupart sont issus de la troupe, et leur chef ont leur quartier général dans la caserne de Kati, à 15 km de Bamako.

EN DIRECT - Le frère de Mohamed Merah en garde-à-vue à la DCRI, le bilan sécuritaire de Nicolas Sarkozy critiqué



Créé le 24/03/2012 à 09h16 -- Mis à jour le 24/03/2012 à 15h56
16h45: Abdelkader Merah a-t-il accompagné son frère à la concession Yamaha?
Selon le patron de la concession, Christian Dellacherie, cela n'était pas le cas. «Je confirme que c'est Mohamed Merah qui est venu seul à la concession, c'était le 6 mars, il a acheté une cagoule, nous avons retrouvé le ticket de caisse», a-t-il déclaré à l'AFP. Ce jour-là, le tueur de Toulouse avait interrogé un employé sur le moyen de déconnecter le système de géolocalisation d'un scooter T-Max.
16h40: Abdelkader Merah et sa compagne sont entendus à Paris
Le frère de Mohamed Merah et son épouse sont actuellement au siège de la sous-direction antiterroriste (SDAT), dans la banlieue de Paris, pour y achever leur interrogatoire avant d'éventuelles poursuites. Les policiers peuvent interroger Abdelkader Merah et son épouse jusqu'à dimanche matin sous le régime de la garde à vue, qui expirera 96 heures après leur interpellation mercredi. Ils devraient ensuite être déférés devant un juge, qui décidera s'il y a suffisamment d'éléments pour les mettre en examen.
16h15 - Le portable du frère de Mohamed Merah localisé près de l'école juive de Toulouse lundi matin.
Selon les informations du Parisien, des expertises téléphoniques ont révélé que le portable d’Abdelkader Merah avait été repéré le lundi19 mars près de l’école juive Ozar-Hatorah de Toulouse.
Selon Le Parisien, Mohamed Merah a dîné la veille de la fusillade dans l'école juive Ozar-Hatorah avec son frère Abdelkader, suspecté d'avoir joué un rôle important dans l'endoctrinement de son cadet. Mohamed aurait passé plus de trois heures avec son frère, malgré des relations tendues évoquées par des proches.

16h - Marche blanche à Rouen en hommage à un militaire tué par Mohamed Merah
Plusieurs centaines de personnes tout de blanc vêtues se sont réunies samedi àRouen pour participer à une marche blanche en mémoire d'Imad Ibn Ziaten, le parachutiste de 30 ans tué le 11 mars à Toulouse par Mohamed Merah.
Le cortège s'est formé devant le domicile de la famille Ibn Ziaten à Sotteville-lès-Rouen et devait rejoindre en silence la place Carnot à Rouen où est érigé un monument dédié aux morts des deux guerres mondiales. Devant la famille en pleurs avait été déployée une grande banderole portant les noms des sept victimes du tueur et la phrase: «On n'oubliera jamais».
A l'issue de la marche, la famille devait embarquer, avec le corps de la victime, à bord d'un avion pour le Maroc, en compagnie du secrétaire d'Etat aux Anciens combattants, Marc Laffineur. L'enterrement est prévu dimanche à M'diq, dans le nord du royaume chérifien, d'où est originaire la famille.
Imad Ibn Ziaten, qui appartenait au 1er Régiment du train parachutiste (RTP) de Francazal, près de Toulouse, avait été la première victime de Mohamed Merah. Ce sergent chef a été abattu par ce dernier le 11 mars d'une balle dans la tête tirée à bout portant à Toulouse après avoir été attiré dans un guet-apens.
16h - Nicolas Dupont-Aignan dénonce «des annonces qui ne sont jamais suivies d'effets»
Nicolas Dupont-Aignan, candidat à l'élection présidentielle, a déclaré samedi sur RTL en avoir «assez de ces annonces, après chaque événement, qui ne sont jamais suivies d'effets», en commentant le renforcement de l'arsenal pénal antiterroriste voulu par Nicolas Sarkozy. «Je constate que depuis cinq ans les moyens ont été enlevés aux policiers, aux gendarmes, aux douaniers, que les frontières sont ouvertes depuis le traité d'Amsterdam» en 1997, «que les ventes d'armes et les trafics d'armes n'ont jamais atteint un tel niveau, qu'à Marseille il y a quasiment un meurtre tous les jours», a affirmé le président de Debout la République (DLR). «Donc, ce que je demande, c'est qu'on passe des discours aux actes. J'en ai profondément assez de ces annonces, après chaque événement, qui ne sont jamais suivies d'effets», a-t-il dit.
Il a estimé que, «sur les dix lois qui ont été votées» par le Parlement, y compris par lui-même, pour renforcer la sécurité, il n'y en ait «pas une qui soit vraiment appliquée». «On ne peut pas continuer à avoir un discours sur la sécurité et, de l'autre côté, supprimer dix mille postes de gendarmes et de policiers», a-t-il résumé. Il a réclamé «le rétablissement de contrôles aux frontières» pour lutter «contre les trafics d'armes» et que les 20.000 places de prison supplémentaires que veut créer le gouvernement sortant soient créées en utilisant «les anciennes casernes, vides», et non en construisant de nouvelles prisons.
Nicolas Dupont-Aignan s'en est pris enfin brièvement à «une gauche totalement angélique» en matière de sécurité, selon lui, et s'est refusé à entrer dans «les polémiques» sur l'intervention du Raid dans l'appartement de Mohamed Merah. «Ca ne m'intéresse pas», a-t-il dit.

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